À toutes les personnes qui aiment les arts et la culture,
Au cours de ces premiers trois mois de confinement occasionnés par la pandémie de la COVID-19, nous avons eu accès à de nombreuses prestations artistiques offertes gratuitement en ligne par une variété d’artistes. Ils nous ont accueillis chez eux. Ainsi, nous avons pu jeter un coup d’œil à la salle à dîner de Michel Rivard, au salon de Lisa LeBlanc et aux nombreuses pièces de la demeure de Jalianne Li.
Avec le déconfinement amorcé ou qui pointe à l’horizon selon l’endroit où vous habitez, vous aurez bientôt l’occasion de reprendre la fréquentation de certains lieux à vocation culturelle ou patrimoniale, tels que les musées, les galeries d’art, certains endroits voués à la diffusion des arts, etc. De plus, votre consommation de spectacles et d’événements en ligne n’est pas terminée, puisque les mesures sanitaires mises en place limitent les rassemblements à quelques dizaines de personnes tout au plus et que les producteurs et les artistes veulent joindre un plus grand nombre de consommatrices et de consommateurs.
Commençons par cette consommation en ligne. Elle est appelée à changer. C’est normal. Les artistes se sont tournés d’abord vers des plateformes connues, comme Zoom et Facebook, pour rester en contact avec leurs publics. La gratuité n’était pas un problème. Elle était perçue comme un service rendu par solidarité citoyenne. Cependant, lorsqu’on gagne sa vie grâce à son art, cette gratuité devient rapidement insoutenable. Donc, anticipez l’apparition d’un nombre accru de nouvelles plateformes de diffusion en ligne qui permettront aux artistes de se produire sur un de vos écrans en retour d’un paiement abordable, probablement aux environs des 15 $, pour une performance « live » ou en différé d’une durée d’au moins une heure. Nous en sommes encore à l’enfance de ce mode de diffusion, donc soyez indulgentes et indulgents envers la qualité des prises de vue et des interactions possibles avec les artistes.
Puis, il y a le retour en personne dans un lieu. Si vous faites vos épiceries, vous savez ce qui vous attend. Vous recevrez des instructions sur comment circuler dans ces endroits et serez tenus de respecter des mesures sanitaires (désinfection ou lavage des mains à l’entrée, port d’un masque, distanciation physique). Il est probable que votre arrivée sur place sera organisée à l’avance, sur rendez-vous, pour éviter des files d’attente. Peut-être serez-vous du nombre restreint des 25 % à 30 % des gens qui assisteraient normalement à une prestation, distanciation oblige. Si cela vous gêne au départ, sachez qu’il s’agira plutôt d’une expérience unique dont vous pourrez parler avec les gens dans votre entourage. Autres mesures à surveiller : pour éviter les contacts entre les personnes, les prestations offertes en salle ou dans tout autre lieu public risquent de ne pas inclure un entracte ; accéder aux W.-C. pourrait être compliqué aussi selon le nombre de personnes présentes (prévoir des files d’attentes distanciées). Préparez-vous en conséquence.
Un nouveau sondage CROP indique qu’un peu moins de 20 % des Québécois se rendront au cinéma ou assisteront à un spectacle d’ici à ce qu’un vaccin soit créé. C’est le portrait courant. Toutefois, si vous êtes au nombre des « braves » qui reprendront leurs habitudes prépandémie dès la relance, vous devrez assumer deux responsabilités particulières (outre celle de vous protéger, bien entendu) : 1) indiquez aux organismes et aux institutions que vous fréquenterez ce que vous pensez de leur accueil et de votre niveau de confort sur place. Cela leur sera utile pour améliorer leur rendement et assurer le bien-être de leurs clients ; 2) parlez de vos expériences avec vos amis, parents, collègues et voisins, surtout si vous les avez appréciées. Ça pourrait les inciter à vous imiter.
Les artistes et les organismes culturels s’adaptent de plus en plus aux circonstances. Ce qu’ils souhaitent, c’est que nous en fassions autant.
