Un nouveau sondage réalisé par le Journal de Montréal et la firme Léger révèle qu’une fois la pandémie de la COVID-19 terminée, 12 % de la population québécoise envisage d’assister à des spectacles. Cette activité est devancée par passer du temps avec la famille (40 %), recevoir ou voir des amis (34 %) et faire des câlins et des poignées de mains (18 %).
Il est certain que la pandémie perdure et que nous avons hâte d’être vaccinés pour retrouver une certaine normalité, mais ce sondage et d’autres réflexions courantes indiquent que la reprise des activités artistiques et culturelles se fera dans un contexte particulier qu’on ne peut ignorer. Il ne s’agira pas d’annoncer simplement la rentrée et de vendre des billets ou des abonnements ou d’expédier des invitations comme si de rien n’était, mais plutôt de marquer le coup en mettant de l’avant le concept des retrouvailles. La rentrée sera d’abord l’occasion de retrouver des gens que l’on connaît, une famille, une communauté, un clan, un lieu familier, une activité appréciée. La performance ou l’événement artistique risque d’être secondaire. Les premiers spectacles, vernissages et lancements qui surviendront lors de la reprise seront autant d’occasions de reprendre contact, de pouvoir enfin socialiser dans des circonstances et des lieux communs qui nous sont familiers.
Pour les organismes artistiques et culturels, cela signifie que leurs stratégies de vente, promotion ou communication devront miser sur le renouvellement d’amitiés mises à mal par la pandémie, sur le rétablissement d’un lien de confiance avec un lieu ou une communauté (notamment en matière de respect des mesures sanitaires qui survivront sans doute à la COVID-19) et sur l’empathie, en reconnaissant que la pandémie a éprouvé tout le monde et que la reprise des activités artistiques et culturelles est synonyme de retrouvailles entre gens qui partagent des intérêts, des caractéristiques et des passions.
La reprise sera donc d’abord humaine, puis artistique.
