Avec le déconfinement en cours un peu partout au pays, plusieurs lieux de création et de diffusion anticipent reprendre leurs activités dites normales dès cet été ou l’automne prochain. On comprend leur empressement. Cependant, selon une étude internationale sur la reprise artistique post-COVID-19, Audience Outlook Monitor, ils auraient intérêt à prendre en considération certains facteurs qui pourraient avoir un impact sur leur fonctionnement et leurs communications.
Selon la plus récente version de l’étude qui est toujours en cours, un nombre important (70 % à 80 %) de consommatrices et de consommateurs des arts américains ont pris des repas au restaurant, une indication révélatrice de leur volonté de sortir de leurs domiciles (un petit sondage sur les réseaux sociaux vous permettra de vérifier si vos clients en font autant).
Par contre, trente-deux pour cent (32 %) des participants à l’étude disent qu’ils repousseront leur première sortie dans un lieu de diffusion à une date indéterminée, parce qu’ils ont dans leur entourage des gens dont la santé les rend vulnérables au virus de la COVID-19.
Les responsables de l’étude sont d’avis qu’à ce point-ci, les gens qui voulaient être vaccinés le sont pratiquement tous. Il y aurait un noyau dur d’environ 10 % à 15 % des consommatrices et des consommateurs d’art qui ne croient pas à l’existence de la pandémie ou sont sceptiques de l’utilité des mesures sanitaires. Il est peu probable que ces personnes se fassent vacciner. Cela explique peut-être pourquoi un autre tiers des répondants attendra des diminutions additionnelles des taux d’infection avant de reprendre ses habitudes prépandémiques.
Parmi les préoccupations récurrentes identifiées par l’étude, il y a la durée de l’immunisation au virus offerte par les vaccins et les risques associés à se retrouver dans une foule à l’intérieur d’un lieu. Seuls les musées et les activités extérieures échappent à cette dernière inquiétude.
Cinquante-deux pour cent (52 %) des répondants sont favorables au port du masque et au maintien de la distanciation physique à l’intérieur. Seulement 31 % d’entre eux sont prêts à abandonner le masque et la distanciation.
L’intérêt des publics sondés envers les prestations artistiques numériques demeure élevé, aux environs des 60 % à 70 %.
Dans les conditions courantes, le défi pour les lieux de diffusion est le suivant : sous quelles conditions accueillerez-vous vos publics ? Faire fi de leurs préoccupations serait contreproductif.
La reprise du secteur des arts est intimement liée à l’état de la pandémie et à l’état d’esprit de ses clientèles. Certes, l’horizon s’éclaircit, mais la mer est encore houleuse.