X

Mieux qu’Échos vedettes !

L’impact de la pandémie de la COVID-19 sur le secteur des arts et de la culture a engendré plusieurs trames que nous nous efforçons de suivre. En voici quelques-unes :

  • Plusieurs organismes artistiques peinent à s’adapter aux circonstances. Ils sont déchirés entre la volonté de préserver des façons de faire qui leur réussissaient avant la crise et la pertinence de les changer ou d’en trouver de nouvelles pour relancer leurs activités. 
  • L’avènement de spectacles hybrides, avec des gens en salle en nombre restreint et une captation en diffusion continue en ligne, pointe à l’horizon.
  • Les artistes et les travailleurs culturels qui gagnent leur vie à titre de pigistes s’inquiètent pour leur avenir. Certains songent même à quitter le milieu des arts pour retourner aux études ou se trouver d’autres types d’emplois.  
  • Les bailleurs de fonds publics qui soutiennent les arts et la culture réagissent de différentes façons à la pandémie. Pendant que les gouvernements fédéral et québécois ont mis en place de nouvelles mesures pour soutenir le secteur, celui de l’Ontario maintient le statu quo (le budget du Conseil des arts de l’Ontario a été coupé de 10 $ millions au cours de la première année de mandat de Doug Ford ; sa ministre des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture a choisi de ne pas faire d’autres réductions pour l’instant), tandis que la Fondation des arts de l’Alberta a repoussé les dates de certains de ses programmes du printemps à l’automne 2020, privant ainsi les artistes de revenus pendant les moments forts de la pandémie.  
  • Pendant ce temps, les sondages sur les intentions du public se multiplient. Léger a publié deux sondages récemment qui révèlent ce qui suit : le premier indique que 50% des Canadiennes et des Canadiens sont à l’aise avec la réouverture des salles de spectacles et de cinéma avec des restrictions, tandis que 49% s’y opposent (c’est au Québec que l’appui à la réouverture est le plus élevé avec 69% à comparer à 38% en Ontario) ; le second, réalisé pour le Quartier des spectacles de Montréal, démontre que ce sont surtout les habitués du lieu qui ont hâte « de renouer avec ses espaces publics et ses lieux de diffusion », 60% d’entre eux ayant cette intention. Cependant, le respect des mesures sanitaires est essentiel à leur tranquillité d’esprit (ex., la disponibilité de désinfectant à plusieurs endroits dans l’établissement – 83% ; désinfecter les salles, aires communes et toilettes après chaque passage – 82% ; un contrôle de la file d’attente pour faire respecter la distance de deux mètres – 74%).     

Cela dit, une des conséquences de la pandémie aura été un rapprochement entre les artistes et la population. Que dire de toutes ces prestations offertes gratuitement sur Facebook à partir du balcon, du salon, de la cour ou du studio de tous ces artistes actifs dans une variété de disciplines? De ces occasions de revoir ou de découvrir des spectacles récents qui ont été captés par des caméras et mis en ligne sur les réseaux sociaux?

Impossible d’identifier tout ce qui m’a impressionné, mais je retiens surtout les performances du compositeur-auteur-interprète Damien Robitaille qui se sont complexifiées au fil du temps (plus de 70 performances), de l’interprète de danse contemporaine Jalianne Li (tout près de 80 danses d’environ 40 secondes chacune) et la douce folie de Lisa LeBlanc et de son Bingo avec Johanne. Le magazine Échos vedettes ne nous a jamais donné un tel accès à nos artistes favoris ! 😊  

Ils l’ont fait par solidarité, pour rester en contact avec leurs supporteurs, pour exercer leur art pendant une période où les prestations publiques étaient impossibles.

Nous leur devons une fière chandelle. Leur candeur et leurs talents ont adouci nos trois premiers mois de confinement. N’hésitez pas à les remercier la prochaine fois que vous les croiserez dans votre fil d’actualité. Indiquez-leur que vous serez là lors de leur retour sur scène en plein-air (en personne ou à l’écran) ou dans une salle, lorsqu’ils déambuleront dans votre voisinage, que vous achèterez votre place pour leurs spectacles en ligne, que vous vous procurerez leur plus récent album, bouquin, recueil ou leur marchandise promotionnelle en guise de reconnaissance, etc.   

Il en revient maintenant à tous les intervenants du secteur de soutenir ces liens entre les artistes et le public jusqu’à la relance et au-delà.

Jean-Francois: